Inuyashiki
Voici
la série la plus ambitieuse de l'automne 2017 : la case NoitaminA
synonyme d'audace artistique et de liberté créative, l'excellent studio
MAPPA, un réalisateur senior confirmé et un réalisateur junior qui a dirigé
toutes les séquences des séries de ces dernières années, associé à
un scénariste qui a travaillé sur tout type de projet.
Et
puis non, pourquoi faire un chef d'œuvre? Allons! Enfin, voyons!
Si
le sujet est traité de manière adulte : la questionnement sur
l'humanité, sur sa place dans la société et le monde. Les différents
choix scénaristiques et de mise en scène sont pourtant médiocre, comme
si les auteurs ne comprenaient pas le potentiel de leur oeuvre et se
contentaient de faire une oeuvre moyenne et consensuelle.
Les
gens qui ont travaillé sur cette série ne sont pas mauvais, c'est juste
qu'ils ne sont pas allés suffisamment loin pour marquer les esprits,
prenant des décisions molles, sans envergure sur tous les plans de
l'animé.
Si
j'ai précisé que le réalisateur junior est le roi de la 3D, c'est que
l'essentiel des plans sont en images de synthèse. Et à l'image de Knights
of Sidonia, c'est moche, repoussant, et sans vie.
Si
la 3D est capable de créer certains effets impossible avec une animation
traditionnelle, la technique actuelle est loin de retranscrire la chaleur,
l'humanité imprégné par les dessinateurs.
La
série est découpée très grossièrement en plusieurs
"passages", ce qui donne à la progression de l'histoire quelque
chose de saccadée, de non-naturel. Les passages entre chaque morceau de
la série ne sont pas amenés au téléspectateur.
Et
l'absence de véritable transition , quand par exemple, l'animé passe
d'une réflexion un peu molle sur la Vie à une dénonciation de
l'égoïsme adolescent et de son intolérance en mode Gantz
x Death Note, ça arrive de
nulle part et ça tranche avec le ton et l'ambiance que la série avait
installée.
Si
ce genre de choix à contre-courrant et audacieux servaient le propos de
la série et sa mise en scène, pourquoi pas. Mais, ici, tous ces choix
artistiques desservent l'œuvre.
L'épisode
final conclue de manière tout aussi abrupte cette réflexion sur la vie
par le sacrifice prévisible du héros et le happy end tout aussi absurde.
On
se dit que par moment les auteurs ont voulu trop copier le manga, quitte
à lui retirer sa cohérence, sa logique, et s'éloigner d'une adaptation
aboutie car pensée pour la télévision.
Sur
le même thème, préférez revoir l'excellent Parasyte
The Maxim.
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