L'Attaque
des Titans
Le
manga éponyme est un des plus gros succès commerciaux de ces dernières
années dans la catégorie shonen/action, juste derrière One
Piece. Il apparaît donc logique qu'un studio l'adapte en
série pour en faire un blockbuster.
Et
c'est bien la logique de cette adaptation qui n'a rien à envier aux
productions Bruckheimer. Et c'est l'action qui est mis en
avant, le spectaculaire (des géants envahissent une ville médiévale,
image occidentalisée des monstres
et robots géants
chers aux japonais) ainsi que les cliffhangers inhérents à toutes
séries commerciales japonaises.
L'Attaque
des Titans me fait immédiatement penser à une autre série shonen/action
dans le traitement de son adaptation : Claymore
(2007).
Les
thèmes sont proches (hormis les géants) et les qualités et défauts identiques
: les auteurs se focalisent trop sur l'action au détriment de la
psychologie des personnages, les intrigues secrètes restent inexploitées
(la clef de la cave d'Eren, par exemple) et le monde alternatif avec ses
logiques, ses rouages, n'est pas développé ou mis en valeur.
Ainsi,
des questions toutes bêtes que chaque spectateur s'est posé, n'obtiennent
aucune réponse digne de ce nom.
Ce
qui m'a insupporté tout le long est les questionnements intempestifs des
jeunes soldats : "Tu penses que l'opération va réussir?";
"Mais qu'est-ce qu'il m'a pris de m'engager?"; "Je vais peut-être
mourir... Mon sacrifice as t'il un sens?"; "C'est un monstre,
mais cela reste un être vivant, qui suis-je pour décider de son
sort?".
Ces
questions sont intéressantes mais totalement déplacées dans un monde médiéval
où les simples paysans n'ont aucune éducation, et sont poussés à
obéir aux ordres des organisations (noblesse, religion, corporations)
sans broncher ni jamais se remettre en question. Z'avez pas vu Games
of Thrones, les kids?
Donc,
shonen oblige, les héros passent leur temps à rappeler l'importance de
la mission, du combat qu'ils effectuent, de la valeur du sacrifice des
compagnons tombés au champs de bataille, avec de grands discours ardents,
occasion de longues et inutiles digression pour une série qui reste à la
base de l'action/combat de monstres.
Il
arrive très souvent que la fin d'une séquence d'action ne se produise
qu'à la fin d'un 3ème épisode, les protagonistes tergiversant pendant 1
épisode et demi sur la gravité de la situation, le pouvoir de l'amitié,
la force du courage ou l'âme des cartes.
La
série devient ainsi lassante voir ennuyante, le réalisateur allant
jusqu'à expliquer la situation une bonne vingtaine de fois sur 25
épisode, ou à montrer les mêmes questionnements et doutes des soldats
à l'identique tout aussi souvent.
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